Alors que les Jeux olympiques ont mis un coup de projecteur sur de nombreux monuments emblématiques du patrimoine français, celui-ci demeure fragile. Son entretien et sa restauration – et parfois même sa reconstruction, comme dans le cas de la cathédrale Notre-Dame de Paris – font appel à de nombreux acteurs engagés, à l’image de la filière bois-forêt qui a mobilisé ses ressources et savoir-faire pour ce chantier d’exception.
Clap de fin pour une parenthèse enchantée. Les JO de Paris 2024 ont baissé le rideau. Les athlètes du monde entier, qui ont fait vibrer des millions de supporters, sont repartis dans leurs pays respectifs. Et avec eux, les touristes venus, eux aussi par millions – 62 % des spectateurs de la cérémonie d’ouverture étaient étrangers –, acclamer les sportifs dans la capitale française. Un Paris magnifié comme jamais, où les monuments les plus emblématiques du patrimoine français ont servi d’écrins aux performances sportives : la Tour Eiffel, la Seine, les Invalides, le Trocadéro, le Château de Versailles, etc.
Un patrimoine fragile
Inédit dans l’histoire olympique, ce mariage du patrimoine du pays hôte avec les installations sportives a représenté, de l’avis général, un franc succès. Mettant, comme un jeu de miroirs, en valeur tant les joyaux architecturaux de l’Hexagone que les exploits des athlètes sur les pistes et terrains de sport. Cerise sur le gâteau : les JO ont permis à des millions de personnes, sur place ou à la télévision, de découvrir ou redécouvrir les trésors du patrimoine hexagonal, sublimés par la ferveur olympique. Un coup de projecteur bienvenu pour des monuments historiques qui subissent, paradoxalement, le poids des années comme celui du tourisme de masse.
Car, pour iconiques qu’ils soient parfois, ces éléments du patrimoine français n’en demeurent pas moins fragiles, voire menacés. Alors que près de 15 000 communes françaises comptent au moins un monument historique sur leur territoire, tous ne bénéficient pas des soins, de l’attention médiatique et politique ou des moyens financiers d’une Tour Eiffel ou d’un Mont-Saint-Michel. Et même le statut de « star » des monuments historiques ne protège pas totalement contre les ravages du temps ou de certaines catastrophes imprévisibles. En témoigne, par exemple, l’incendie qui a détruit Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019, quand la flèche de la cathédrale s’est, sous les yeux médusés du monde entier, effondrée dans l’édifice en flamme.
La filière bois-forêt mobilise ses ressources et savoir-faire
Le drame de Notre-Dame de Paris aura eu le mérite de rappeler une évidence parfois oubliée : sans des efforts, massifs et concertés, de protection, de conservation et de restauration, aucun patrimoine n’est éternel. Bien qu’ils passent sous les radars de l’attention médiatique, les métiers de la restauration – souvent ancestraux – sont pourtant essentiels au maintien et à la mise en valeur de notre patrimoine historique. Ici encore, l’incendie de Notre-Dame et le chantier de reconstruction de sa toiture illustrent cet apport, aussi discret qu’indispensable, de filières entièrement dévouées à la conservation de ce patrimoine unique au monde.
Ainsi, par exemple, de la filière bois-forêt. L’incendie de Notre-Dame ayant principalement touché la charpente de l’édifice, c’est donc tout naturellement aux forestiers qu’a incombé la tâche de sélectionner, récolter et préparer les arbres devant servir à la reconstruction du toit et de la flèche de la cathédrale. En réalité, c’est tout l’ensemble de la filière bois-forêt qui a mobilisé son savoir-faire et ses ressources pour ce chantier d’exception. Dès le lendemain du drame, la filière a ainsi lancé la fondation France Bois Forêt pour notre Patrimoine, dont l’objectif est de soutenir les projets de restauration d’édifices mettant en œuvre le bois et les savoir-faire associés.
A ce titre, la fondation a tenu à ce que les arbres utilisés pour ces divers projets – dont la restauration de la charpente de Notre-Dame – soient issus de forêts françaises dont la gestion durable est certifiée ; de quoi concilier urgence patrimoniale et urgence environnementale. Chaque année depuis son lancement, la fondation France Bois Forêt organise un appel à projets afin de soutenir la restauration de bâtiments historiques ou emblématiques qui accueillent du public et contribuent à la richesse de notre patrimoine et de nos territoires. Ainsi depuis 2020, ce sont pas moins de 28 opérations de restauration qui ont bénéficié de ce programme, pour un montant total de 280 000 euros. Le cinquième appel à projet se clôturera, d’ailleurs, le 31 octobre prochain.
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