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Les croisières : un luxe pour l’homme, un fardeau pour la planète

  • par Pierre Maereket
  • 20/12/2024
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Le tourisme de croisière, avec ses immenses paquebots ressemblant à des villes flottantes, promet une expérience inoubliable à ses passagers : mer scintillante, destinations exotiques, et un confort sans pareil. Cependant, derrière cette image idyllique se cache un coût environnemental énorme qui ne peut plus être ignoré.

Un bilan carbone catastrophique

Les navires de croisière fonctionnent majoritairement au fioul lourd, un carburant extrêmement polluant. Selon l’ONG Transport & Environment, un seul paquebot peut émettre autant de CO₂ qu’un million de voitures en une journée. De plus, ces navires dégagent des oxydes de soufre et d’azote, contribuant à la pollution de l’air dans les ports et les zones côtières. Des villes comme Marseille, Barcelone ou Venise voient leur qualité de l’air se dégrader significativement à cause de ces mastodontes marins.

Pollution marine et déchets

En mer, les navires de croisière génèrent des quantités astronomiques de déchets. Eaux usées, plastique, produits chimiques : une grande partie finit dans l’océan. Les récifs coralliens, déjà fragilisés par le changement climatique, subissent des dommages irréversibles à cause des mouillages destructeurs et des pollutions locales. La biodiversité marine est mise en péril, menaçant l’équilibre de tout un écosystème.

Consommation excessive des ressources locales

Lors de leurs escales, ces navires déversent des milliers de touristes dans des villes souvent peu préparées à un tel afflux. Cela engendre une pression énorme sur les ressources locales : eau potable, gestion des déchets, et infrastructures urbaines. Ce tourisme de masse épuise les ressources naturelles et altère la qualité de vie des habitants.

Des solutions existent 

Pour limiter l’impact des croisières, des solutions existent mais peinent à s’imposer. Les technologies pour des carburants moins polluants, comme le GNL (gaz naturel liquéfié), ou les moteurs électriques, se développent lentement. Les gouvernements et autorités locales doivent durcir les réglementations sur les émissions et l’utilisation des ports. Le développement de quotas pour limiter le nombre de navires autorisés dans certaines zones sensibles est également crucial.

Enfin, la responsabilité incombe aussi aux voyageurs. Il est essentiel de repenser la manière dont nous consommons le tourisme. Préférer des modes de voyage plus respectueux de l’environnement et éviter les destinations saturées est un acte concret en faveur de la planète.

Le tourisme de croisière, tel qu’il est aujourd’hui, n’est pas soutenable. Si rien n’est fait, les dégâts environnementaux qu’il engendre continueront à croître, menaçant nos océans, notre air et notre biodiversité. Il est temps de repenser ce modèle et d’exiger des industries qu’elles prennent leurs responsabilités. Voyager ne devrait jamais se faire au détriment de la planète, car sans elle, il n’y aura plus de merveilles à explorer.

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