On entend souvent parler d’énergie « renouvelable », « décarbonée » ou encore « bas carbone ». Bien que ces termes soient parfois employés de manière interchangeable, ils recouvrent des réalités distinctes qu’il est essentiel de définir pour mieux appréhender les enjeux énergétiques et climatiques.
Qu’est-ce qu’une énergie renouvelable ?
Une énergie est dite « renouvelable » lorsque sa ressource se reconstitue naturellement à un rythme au moins aussi rapide que sa consommation. Ce critère inclut des sources comme l’énergie solaire, éolienne, hydraulique, géothermique et marine, qui exploitent des phénomènes naturels inépuisables à l’échelle humaine.
Toutefois, des nuances existent. Par exemple, bien que l’eau soit abondante sur Terre, sa répartition varie avec le climat, ce qui peut affecter la production hydroélectrique. De même, la biomasse, issue de matières organiques, est considérée comme renouvelable uniquement si son exploitation reste compatible avec sa reconstitution naturelle.
L’énergie décarbonée : une production limitant les émissions de CO2
Le terme « décarboné » désigne une énergie qui génère peu ou pas d’émissions de dioxyde de carbone (CO2) lors de sa production. Cette catégorie inclut les énergies renouvelables, mais aussi l’énergie nucléaire. Si cette dernière n’est pas renouvelable, faute de régénération rapide de l’uranium utilisé comme combustible, elle reste une source d’électricité très faiblement émettrice de CO2.
Pourquoi préférer le terme « bas carbone » ?
Aucune source d’énergie n’est totalement exempte d’émissions de carbone si l’on considère l’ensemble de son cycle de vie (fabrication, transport, maintenance, recyclage). Ainsi, l’expression « énergie bas carbone » semble plus appropriée pour désigner celles qui présentent un faible impact climatique.
D’ailleurs, l’Académie française recommande de ne pas utiliser de trait d’union dans l’expression « bas carbone », conservant ainsi la valeur adjectivale du mot « bas ».
Comparaison des émissions de CO2 selon les sources d’énergie
Les « Chiffres clés du climat » publiés par le gouvernement permettent d’apprécier l’impact carbone des différentes sources d’énergie. Par exemple :
- La combustion du lignite (un charbon de faible qualité) génère environ 4,2 tonnes de CO2 par tonne équivalent pétrole (tep), contre 2,3 tonnes pour le gaz naturel.
- Une centrale à charbon émet en moyenne 1,06 tonne de CO2 par MWh produit, alors qu’une centrale à gaz en émet 0,418 tonne.
- En comparaison, une centrale nucléaire n’émet que 0,0037 tonne de CO2 par MWh en analyse de cycle de vie.
Ces chiffres illustrent pourquoi le développement des énergies bas carbone est essentiel pour atteindre les objectifs climatiques et réduire notre dépendance aux combustibles fossiles.
Enjeux et perspectives
La distinction entre énergies renouvelables, décarbonées et bas carbone permet d’éclairer les choix stratégiques en matière de transition énergétique. Si les énergies renouvelables présentent l’avantage d’être inépuisables, leur variabilité impose de les compléter par des solutions comme le stockage ou le nucléaire, afin de garantir une production stable et bas carbone.
Face aux défis climatiques, il est crucial d’adopter une approche pragmatique et fondée sur les données scientifiques pour choisir les sources d’énergie les plus adaptées à une économie durable et écologiquement responsable.
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