Chaque année, la pollution de l’air entraîne de graves répercussions sur la santé publique. Une étude récente de Santé publique France, publiée en janvier 2025, estime que ce phénomène coûterait près de 13 milliards d’euros au système de santé. Respirer un air chargé en particules fines et autres polluants ne se contente pas d’aggraver certaines pathologies : il peut aussi en être la cause directe.
Huit maladies associées à la pollution de l’air
Selon cette étude, huit maladies seraient liées à un niveau élevé de pollution atmosphérique. Outre les maladies respiratoires et cardiovasculaires, des pathologies comme le diabète sont également concernées. La taille et la composition des particules fines jouent un rôle crucial dans ces effets sanitaires. Plus elles sont petites, plus elles pénètrent en profondeur dans l’organisme, atteignant les voies respiratoires et la circulation sanguine.
« Dans l’air sont présents un mélange de nombreux polluants. On peut avoir des particules en particulier, puis des oxydes d’azote, comme le dioxyde d’azote, qui est un marqueur du trafic routier. Ce sont des polluants primaires qu’on va émettre directement dans l’atmosphère, mais qui peuvent se transformer. Par exemple, l’ozone est un polluant secondaire qui résulte d’une transformation photochimique des oxydes d’azote, notamment avec le soleil, et qui va produire de l’ozone », explique Valérie Siroux, épidémiologiste et spécialiste en santé et environnementale et respiratoire à l’INSERM.
Des sources de pollution multiples
Les principales causes de pollution atmosphérique sont bien identifiées. Le trafic routier et la combustion de la biomasse, comme le chauffage au bois ou les feux à l’air libre, figurent parmi les principaux responsables. Les activités industrielles et agricoles jouent également un rôle majeur dans la diffusion des polluants dans l’air.
Toutefois, les sources de pollution ne se limitent pas aux activités humaines. Valérie Siroux souligne : « On respire tous un air ambiant qui va être composé de multiples polluants. Il n’y a pas que des sources anthropiques, mais aussi des sources d’origine naturelle, comme l’érosion, les poussières naturelles, ou encore l’embrun marin. »
Une pollution variable selon le lieu et la saison
La qualité de l’air varie fortement en fonction de l’environnement et de la période de l’année. Les concentrations de certains polluants dépendent des activités locales et des conditions climatiques. « Par exemple, la concentration de dioxyde d’azote, dont la source principale est le trafic automobile, peut être particulièrement élevée à proximité d’une voie à forte circulation. Et la concentration de particules, dont l’une des principales sources est le chauffage au bois, peut être particulièrement élevée en hiver, notamment dans les vallées alpines », précise Valérie Siroux. Ainsi, selon l’endroit et la saison, l’air que nous respirons peut contenir des polluants très différents.
Face à ces constats alarmants, la lutte contre la pollution de l’air constitue un enjeu majeur pour la santé publique. Des mesures plus strictes en matière de régulation des émissions et une prise de conscience collective sont essentielles pour améliorer la qualité de l’air et réduire les risques sanitaires liés à la pollution.
Commentaires récents