EN BREF
  • 💡 Les superordinateurs d’IA évoluent vers des infrastructures géantes et coûteuses, modifiant le paysage technologique.
  • ⚡ La consommation énergétique de ces centres de données dépasse les gains d’efficacité, posant des enjeux environnementaux majeurs.
  • 📈 La domination des entreprises privées dans ce domaine a fortement augmenté, passant de 40 % en 2019 à 80 % en 2025.
  • 🌍 Les États-Unis contrôlent 75 % de la puissance de calcul mondiale des superordinateurs d’IA, avec des impacts économiques et écologiques importants.

L’essor des superordinateurs d’IA est en train de transformer le paysage technologique mondial. Ces machines colossales, autrefois confinées aux laboratoires de recherche, sont désormais au cœur de l’industrie, nécessitant des investissements massifs et une quantité d’énergie sans précédent. Cette évolution soulève des questions cruciales sur l’avenir de l’IA et ses implications économiques et environnementales. Le développement rapide de ces infrastructures pourrait bien redéfinir les bases de notre société numérique.

Une demande énergétique qui dépasse les gains d’efficacité

Les centres de données dédiés à l’IA deviennent de plus en plus efficaces, mais pas assez pour compenser l’augmentation globale des besoins énergétiques. Entre 2019 et 2025, l’efficacité computationnelle par watt a progressé de 1,34 fois par an. Pourtant, les besoins en énergie ont doublé chaque année durant la même période.

Les superordinateurs d’IA améliorent leur efficacité énergétique, mais pas assez rapidement pour compenser la croissance globale de la consommation électrique, souligne Epoch AI.

Pour illustrer cette situation, le superordinateur Colossus de xAI consomme 300 mégawatts, ce qui équivaut à la consommation de 250 000 foyers. Si cette tendance se poursuit, un seul superordinateur d’IA pourrait, d’ici 2030, nécessiter 9 gigawatts de puissance, l’équivalent de l’énergie produite par neuf réacteurs nucléaires.

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L’industrie domine désormais le paysage des superordinateurs d’IA

En 2019, les entreprises privées possédaient 40 % de la puissance de calcul des superordinateurs d’IA. En 2025, ce chiffre atteint 80 %, illustrant le passage de l’IA d’une exploration académique à une mine d’or commerciale.

Là où les superordinateurs servaient autrefois d’outils de recherche, ils sont maintenant utilisés comme machines industrielles génératrices de valeur économique, explique le rapport d’Epoch AI.

Cette transition a entraîné une croissance rapide des systèmes du secteur privé, augmentant de 2,7 fois chaque année, contre 1,9 fois pour les machines du secteur public. Des projets comme Stargate d’OpenAI et l’engagement de NVIDIA témoignent de l’énorme capital investi dans l’infrastructure de l’IA.

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Les États-Unis en tête du calcul mondial de l’IA

Selon l’étude, les États-Unis contrôlent aujourd’hui environ 75 % de la puissance de calcul des superordinateurs d’IA, suivis par la Chine avec 15 %. D’autres nations traditionnellement dominantes dans le domaine des superordinateurs, comme le Japon et l’Allemagne, jouent des rôles plus modestes.

Cependant, la localisation physique de ces centres de données ne reflète pas nécessairement qui les utilise, car beaucoup proposent un accès à distance via le cloud.

Malgré tout, accueillir ces installations comporte des compromis majeurs. Un rapport de Good Jobs First estime que plus de 10 états américains perdent annuellement plus de 100 millions de dollars en recettes fiscales en raison des incitations généreuses offertes aux centres de données. De plus, ces centres consomment de vastes quantités d’eau et de terre, mettant à mal les écosystèmes locaux.

Un refroidissement possible

Malgré cette trajectoire, tous les signaux ne pointent pas vers une croissance incontrôlée. Début 2025, des analystes de Cowen ont noté un refroidissement du marché, avec des géants comme AWS et Microsoft ralentissant certains projets.

Il reste à voir si cela signifie un ralentissement permanent ou une pause stratégique. Cependant, ce qui est clair, c’est que l’essor de l’IA est synonyme de course à la construction de machines de plus en plus grandes et gourmandes en énergie.

Face à ces développements, comment les décideurs et les entreprises peuvent-ils garantir un équilibre entre l’innovation technologique et la durabilité environnementale ?

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Jessica, journaliste engagée pour l’environnement, met à profit sa solide expérience en gestion de projet éditorial et en rédaction web pour décrypter avec précision les enjeux écologiques. Diplômée de Sciences Po en Communication et Médias, elle se distingue par sa capacité à produire des contenus clairs, documentés et percutants sur des sujets liés à la transition énergétique, la santé environnementale ou encore la biodiversité. Contact : [email protected]

7 commentaires
  1. Émilievoyage le

    Merci pour cet article informatif. Je ne savais pas que les États-Unis contrôlaient autant le marché des superordinateurs.

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